Pronto
6.8
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livre de Elmore Leonard (1993)

J’ai emprunté ce roman pour découvrir Elmore Leonard (mort l’été dernier), faisant plutôt confiance à la collection Rivages/Noir. Il semblerait que je ne sois pas tombé sur son meilleur livre et j’ai été globalement déçu. Pourtant, l’intrigue correspond bien à ce qu’annonce la quatrième de couverture. Mais j’ai eu du mal à accrocher pour de bon, du moins après un début assez réussi.

Allegro furioso

Le truand Harry Arno qui s’est enrichi grâce à une officine de paris à Miami, où il a prélevé des sommes rondelettes dont il compte profiter pour se la couler douce sur ses vieux jours dans un patelin italien paumé nommé Rapallo, je l’ai trouvé presque touchant. Il s’est montré incapable de partir à la retraite à 65 ans, alors que rien ne l’en empêchait. Résultat, le voilà à 66 ans, obligé d’improviser parce que les agents fédéraux ont mis le nez dans des affaires qu’ils négligeaient habituellement. Impliqué dans une affaire de meurtre, Harry se décide à prendre un avion en catastrophe, ayant tout juste le temps d’expliquer la situation à sa compagne, la ravissante Joyce, 40 ans, ex-stripteaseuse parfaitement conservée. Harry aimerait bien qu’elle vienne le rejoindre à Rapallo, mais ils n’ont jamais voulu se marier. Si, pour une raison ou une autre, elle préférait rester en Amérique, que pourrait-il bien faire ? Eh bien, Harry se montre fataliste. Harry est une sorte de truand pépère qui pensait qu’il allait toujours s’en sortir sans avoir grand-chose à faire. Ainsi, quelques années auparavant, il a semé l’officier fédéral Raylan Givens. Ce même Raylan qui se trouve chargé de le surveiller et protéger, parce qu’Harry devrait témoigner dans l’affaire du meurtre. Or, les mafieux que Harry a truandés pendant des années pourraient bien avoir l’idée d’éliminer Harry. Harry qui ne se gêne pas pour échapper à nouveau à Raylan pour s’envoler.

Moderato

Tout ce petit monde va se retrouver en Italie, car Raylan a décidé de poursuivre l’affaire pour son compte afin de redorer son image de marque auprès de ses supérieurs. Du côté des mafieux, le « parrain » c’est Jimmy Capotorto, un gros lard sûr de lui secondé par le Zip. Le Zip, c’est un type débarqué de sa cambrousse avec les dents rayant le parquet, prêt à tout pour plaire à Jimmy Cap et grimper dans la hiérarchie. Il fait des frais pour enrichir sa garde-robe et il n’a peur de rien ni de personne. Mais pour tout le monde, le Zip reste le Zip, un type ambitieux mais l’équivalent chez les mafieux des nouveaux riches pour la bourgeoisie, quelqu’un qu’on pourrait remplacer sur un claquement de doigts. Autre personnage Nicky, l’un des hommes de main de Jimmy Cap. Nicky c’est le balaise aux pectoraux en acier qui soigne constamment sa petite personne, qui écoute tous les conseils et la ramène à l’occasion, mais qui est une vraie chochotte quand il s’agit d’exécuter un homme de sang froid. Il sait toujours comment s’y prendre mais trouve toujours une bonne excuse pour reculer le moment de passer à l’acte (sauf au lit…)

Fortissimo

Elmore Leonard a donc les ingrédients pour réussir un thriller parodique et son début est plutôt alléchant. C’est la partie en Italie qui est décevante. Finalement, les combines des truands ne sont que du bavardage. On peut même perdre le fil par moments, car l’auteur s’amuse à balancer des dialogues dont on doit réaliser entre qui ils se jouent. Si l’intrigue avançait vraiment, le lecteur captivé n’y verrait aucun inconvénient. On fait malheureusement trop souvent du surplace. J’ai avalé certains chapitres pour arriver à un final plus intéressant, où quelques retournements de situation permettent de dire que, malgré tout, ça valait le coup de lire ces quelques 300 pages.
Electron
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le 11 déc. 2013

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