Le précurseur de la communication

Je ne peux pas négliger qu’il s’agisse d’un livre important historiquement, mais il faut reconnaître qu’au XXIe siècle, son message perde en intérêt. Non pas qu’il ne soit plus pertinent, mais disons que le sujet est éculé. (Cf les milliards de livre qui traitent de la consommation, de la communication, et de la manipulation).

Cela reste limité, on sait que l’histoire qui nous est racontée est romancée, on voit ici un homme cherchant à vendre ses méthodes au travers d’un livre à des groupes qui pourraient requérir ses services, par une réification de la propagande.

Cela dit, l’influence qu’il a eu au cours du XXe siècle, ne nous permet pas une lecture légère. Rappelons-nous, que ces méthodes ont eu des applications d’une telle importance, qu’elles ont profondément modifié nos sociétés. L’idée de créer le besoin, de mettre en valeur un produit, en lançant une mode par l’intermédiaire d’une personne connue. Si tout cela nous semble convenu aujourd’hui, il s’agissait d’une révolution à l’époque. Comment générer le besoin, là où il n’existe pas. Dans un monde où la consommation devient un but en soi, la propagande accélère le processus.

Il ne faut cependant pas se faire duper, la volonté de sublimer le terme de propagande afin d’en faire une noble démarche, ne doit pas cacher les nombreux travers qu’il n’évoque pas.

Faire passer des besoins superflus pour des besoins authentiques, grâce à l’intelligence de bureaux de propagande, c’était là tout le défi de Bernays, on peut estimer sans problème qu’il a réussi.

Ce livre est une sorte de relique des méthodes de communication, qui régissent aujourd’hui la plupart des aspects de nos vies.

Je ne saurais dire si l’importance qu’il donne à la propagande est déterminante, le multilatéralisme de cette dernière annule partiellement ses efforts. La contradiction des sens, dans un régime démocratique, limite sa portée, ce que l’on peut retenir, c’est la façon dont ils ont pensé de créer le besoin. Bien qu'il ne faille pas prendre cette lecture dans un total premier degré, il y a une tendance dans ce livre à survendre l'amplitude de la communication, dans le processus de vente d'un produit, niant les possibles contrindications.