« 1904, c'est l'année où Proust commence à fréquenter l'hôtel Murat, propriété de mon arrière-grand-mère, Cécile Ney d’Elchingen (1867-1960), mariée à 16 ans au prince Murat » écrit Laure Murat.
Proust a dépeint et éclairé le fonctionnement de l’aristocratie avec des mots si justes, qu’à la lecture de La Recherche, « ce fut un choc » pour l’autrice.
Elle trouva là le décryptage - et donc une véritable compréhension - du monde de son enfance. « La fiction et la réalité, le roman et l'histoire, la littérature et la vie » se retrouvaient soudain mêlés. Proust lui permettait de « relire le réel sous un autre jour. »
Ainsi, en s’appuyant sur une lecture « socialement orientée » de l’œuvre de Proust, Laure Murat, historienne et professeure de littérature, nous livre sa vision de l’aristocratie, « monde de pures formes », polarisé sur son « art de vivre ». Et c’est précisément ce que j’ai aimé.
Par ailleurs, Laure Murat, éprouva un « deuxième bouleversement, aussi déterminant », en rencontrant avec Proust, le premier écrivain qui prenait « l'homosexualité au sérieux ». De quoi, consoler l’autrice du « Tu incarnes à mes yeux l’échec de toute une éducation morale et spirituelle » lancé par sa mère, lorsqu’elle lui annonça qu’elle vivait avec une femme.
Alors oui, peut-être, par manque de références proustiennes, ai-je raté quelques passages mais « Proust, roman familial » ne nécessite pas d’avoir lu Proust. Il donnerait plutôt envie de le lire, tant il est éclairant et son écriture, fluide.