Un livre court qui résume la technique et la théorie de son auteur et qui émaille son propos de plusieurs cas. Le tour de force du livre est de démontrer le faux antagonisme et la réelle compatibilité des théories d'Adler et de Freud. Il finit même par déboucher alors sur la théorie d'Héraclite sur les contraires, dont le nom fort joli est énantiodromie.
Il semble néanmoins peu considérer certains aspect de l'Histoire quand il argue que les hommes ont besoin de dieux afin d'avoir une croyance où dépenser leur trop plein de libido et prend pour exemple la violence post-révolutionnaire mais semble oublier, peut être sciemment, le fait qu'avant 1789 il y a toujours eu de la violence. Et pas qu'un peu.
Ce texte a pourtant l'immense mérite de poser une notion fondamentale, et pas uniquement dans le domaine de la psychanalyse : l'archétype. En effet ce concept permet à la fois d'éviter de faire appel à la notion d'inconscient collectif à proprement parler et à la fois à relier notre pensée de tous les jours aux mythes et légendes. Particulièrement dans le contexte onirique qui est dans cet ouvrage analyser en profondeur. Surtout il permet à un auteur comme John Truby d'élaborer, au moins en partie, son livre : Anatomy of Story Telling. En effet on peut utiliser d'une autre manière ce travail d'archétypes dans la création d'histoires en utilisant les références communes contenues dans les archétypes afin de créer des personnages qui ont un impact inconscient mais direct sur le public.
Il faut pourtant avertir le lecteur néophyte qui pourra être rebuté par les nombreuses digressions que contient le texte. D'ailleurs l'auteur lui-même s'en excuse et souligne le nécessité de celles-ci en fin de corpus.
Ce livre est donc fort utile pour toute étudiant de l'âme humaine mais également pour tout écrivain ou scénariste en herbe.