Les deux premiers tiers de l'ouvrage sont proprement passionnants. Jung y présente sa vision - pénétrante - de la psychanalyse. On y retrouve tous les concepts freudiens, mais éclairés d'un jour un peu différent. On redécouvre ce qu'on croyait bien savoir.
Lorsque Jung confronte la théorie de Freud à celle d'Adler, et qu'il en tire des réflexions sur la psychologie propre de ces deux théoriciens - en clair, lorsqu'il les psychanalyse - on jubile.
Le dernier tiers de l'ouvrage laisse place à la théorie psychanalytique proprement jungienne, qui fait grand cas des archétypes de l'inconscient collectif. Mais on décroche un peu. Bizarrement, alors que Jung avait vu et clairement exprimé le rapport nécessaire qui existe entre théoricien et théorie dans le cas de Freud et d'Adler, l'idée l'effleure à peine de se demander ce qui, dans sa théorie, n'est que le résultat de son fonctionnement psychique propre.
La langue est claire, les chapitres bien rythmés, l'utilisation des italiques intelligente : pour un ouvrage théorique, la lecture est remarquablement aisée. L'édition que j'avais (celle de 1952, trad. du Dr. R. Cahen) était particulièrement agréable.
On recommande sans réserve.