Quel roman !

Je ne connaissais pas du tout Jonathan Franzen : c'est une libraire d'Oléron qui me l'a fait découvrir.
Je me suis tellement laissé prendre par ce récit vertigineux que j'ai avalé ses 740 pages en 4 jours.
D'une certaine manière c'est un peu comme s'il y avait 5 romans en un seul, puisque chacun des personnages principaux prend la parole à son tour et l'on découvre en détail tout son parcours, son passé, qui éclaire très justement le présent.
Une mention spéciale pour le traducteur (métier trop souvent oublié), Olivier Deparis, qui réalise ici un travail de très grande qualité !
C'est un livre très "arachnéen", pour évoquer la distinction entre violence du Tigre et violence de l'Araignée (cf. "Le Tigre et l'Araignée, les deux visages de la violence, Jouvence, 2004) : toute la violence relationnelle est indirecte, cachée, manipulatrice. On pourrait difficilement mieux mettre en évidence cette violence-là qu'avec un tel roman.
L'auteur est à la fois profondément psychologue, excellent narrateur, il a un humour décapant, un joli sens de l'auto-dérision en prime.
Son livre dresse une fresque incroyable de toute une époque et donne beaucoup à réfléchir aux lecteurs qui aiment ça.
Bref, je me suis empressé d'acheter un de ses titres précédents, "Freedom", hélas traduit par un autre traducteur au style bien moins fluide que "Purity"...