Autobiographie assumée, ce premier tome nous plonge dans l'enfer du quotidien d'une secte chrétienne en France au milieu des années Flower Power. Qu'est-ce que de grandir dans une secte apocalyptique (= on va tous mourir demain, soyez prêts à chaque instant) ? La vie en communauté, la solidarité, l'impression d'appartenir à une grande famille mais aussi le prosélytisme, la prostitution, les orgies, les brimades, les viols, la pédophilie. Ajoutez à ça un beau-père particulièrement taré, violent, jaloux, proxénète, sadique et pédophile. Sans compter une mère égoïste aussi bien victime que bourreau.
Vous aurez donc devant les yeux un récit profondément dérangeant que vous aurez souvent envie de lacher tant certaines scènes sont intenables. Les plus dures pour moi ayant été celles de sexe du point de vue de l'auteur alors âgée de quatre ans, qui ne voit alors pas le mal qu'il y a à lécher le pénis de son papa, d'autres messieurs et d'autres enfants puisqu'elle a été élevée avec cette pratique. Récit terrible donc, mais nécessaire pour l'auteur qui a vécu le pire; le moins qu'on puisse faire pour elle est donc de lire jusqu'au bout.
Pour accompagner cette nausée permanente, la thématique tabou de la sexualité infantile y est complètement développée. Expliquant que candeure et sexe ne sont pas incompatibles, l'auteur montre qu'il existe bien des besoins sexuels chez les enfants de bas âge qui ont été exposés très tôt à la chose. Ce qui contribue au malaise général : la narratrice enfant éprouve du plaisir dans ces caresses contre-nature qui représentent les seuls moments de détente et de plaisir de son quotidien fait de prières et d'ascétisme.
Vous l'aurez compris : ce livre est réservé aux esprits les plus ouverts ou les plus endurants. Terrible rappel à une certaine réalité.