Récit épistolaire, Push met l’accent sur le sport et le quotidien des jeunes sportives, ici des gymnastes, leurs journées rythmées par les études et le sport. A travers Tessa, on découvre les espoirs et rêves de ces jeunes filles. L’adolescente vivant dans une famille gymnaste, décrit avec émotion les doutes et les difficultés d’un quotidien intense qui laisse peu de place aux loisirs. Les abus sexuels apparaissent en toile de fond, abordés comme des faits divers révélés dans les médias mais qui semblent si loin de ce qu’elle et ses camarades connaissent. Si elles ont conscience de cette réalité glaçante, elles prennent ces révélations avec une certaine distance, refusant de croire que cela pourrait leur arriver. Cela semble bien loin de leur préoccupation, de leurs inquiétudes. Il faut attendre le dernier quart du roman pour que ce tabou devienne réel. On suit alors le cheminement des réflexions de Tessa entre déni et acceptation. Aveuglée par la colère, elle refuse d’accepter que son monde soit éclaboussé par un scandale qui pourrait avoir des répercussions sur son univers entier. En tant que lectrice, j’ai eu très envie de la secouer, de la gifler même. Heureusement, l’acceptation fait rapidement son chemin et c’est main dans la main que les jeunes filles vont oser briser le silence de cet acte innommable.


J’ai vraiment aimé la façon dont le sujet est abordé. L’auteure dénonce l’abus et insiste sur l’importance de parler. La victime a beau se sentir fautive et minimiser les choses, parler d’erreur, cela ne justifie pas le passage à l’acte. Ce n’est pas de sa faute! Le consentement doit être mutuel et verbalisé. L’adulte est responsable de ses actes et doit savoir rester à sa place. Le viol, les attouchements ou toute autre forme de harcèlement doivent être dénoncés et punis. Les émotions sont multiples et rythment le récit, lui donnant plus d’épaisseur. Je m’attendais à une lecture plus difficile, plus proche d’un témoignage mais j’ai aimé cette approche plus pudique qui met vraiment l’accent sur les relations complexes entre tous les personnages, les sentiments multiples, parfois confus qui se tissent entre eux. Cela révèle la fragilité émotionnelle chez ces jeunes personnes encore en construction placées sous la responsabilité d’adultes qui exercent une influence et un pouvoir complet sur elles.


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Ladythat
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le 9 juin 2021

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