L'exploration des annales continue et au-delà d'un certain ravissement c'est toujours surprenant. Ouvrage découpé en quatre livres dont le premier Le livre de la sortie est absolument génial à mon appréhension d'ancien rôliste et constitue comme une légère incongruité aux trois autres.
Décrire la formation d'un assassin à l'école de sa guilde est comme un préambule au reste du roman où notre héros se voit détailler un bout de sa vie qui habituellement reste du domaine de l'évocation succincte. On est plongé dans les arcanes interstitielles des pages de création de personnages d'un certain manuel des joueurs.
Puis c'est l’Égypte antique qui s'offre à nous dans toute sa parodie, ses clichés et sans doute pas mal de ses vérités. Entre Astérix et Cléopâtre et le vieux grimoire savant. Un mélange d’âneries solidement collées à un mythe qui a fait ses preuves. C'est toujours étonnant de constater comment Pratchett arrive à articuler le même fond de sauce sur des éléments inédits ; une greffe, une vision qui s'accapare quelques structures de la culture commune pour voir bâtir un édifice littéraire unique, original et fascinant.
Pour conclure, Pyramides est un bon cru. Cette fantasy pour déviant amateur de gloussements surréalistes fait encore mouche et prépare la planche qui nous sert de cervelle à l'émoustillante perspective de lire le prochain.
De la littérature d'enfant pour adultes qui en perçoivent toutes les micro-singularités et les pépites, s'amusent de voir tourner en dérision un genre affectionné pour la simple et bonne raison que l'on ressent chez Pratchett l'amour et le respect qu'il a pour cette cathédrale que l'on nomme fantasy.
Bien sûr la lecture est parfois laborieuse et exigeante mais c'est l'effet nécessaire à fournir si l'on veut accéder au beau qui nous est proposé.
Samuel d'Halescourt