Petit livre écrit comme un coup de poing, Que sur toi se lamente le tigre - quel beau titre - se présente avec force et sobriété. L'auteur alterne les points de vue, usant du "je" qui donne vie à sa galerie de personnages tous impliqués à leur manière dans cet atroce drame irakien.
Il n'y a pas un mot de trop, c'est une évidence. Il en manque peut-être quelques uns pour permettre à cette grande nouvelle d'entrer dans la catégorie des grands romans.
L'histoire est forte, le style s'efface pour laisser toute la place à la tragédie. Mais, si je comprends les éloges je ne les partage pas totalement. Tout au long de la lecture j'ai eu envie d'être aussi ému que certain.e.s sans y parvenir vraiment.
Il m'a manqué le temps, le temps de m'attacher à tous ces personnages, même les pires d'entre eux - qui sont restés pour moi des ébauches, des silhouettes, des ombres intangibles. Il m'a manqué ce lien viscéral que l'on noue avec les personnages qui continuent à nous habiter bien longtemps après qu'on les aient quittés.
Les mots sont justes et pourtant c'est ce livre que je trouve un peu juste.