Qu'est-ce que le Mal ?
Dans "Religion dans les simples limites de la raison", Kant distingue la méchanceté de la malignité diabolique.
On pourrait alors, en se basant sur ce principe, qualifier Jon Petersen de "Malin Diabolique".
Vicieux, pervers, violeur, distillant sa noirceur brutale et vile sur les personnes osant croiser son chemin tel un poison létal se déversant d'une seringue dans les veines d'un condamné. Cet homme est la quintessence même du Mal. Serait-il exagéré d'ajouter une épithète en qualifiant ce Mal d'absolu, sujet déjà personnifié ? Je ne pense pas.
Nous voulons tous le voir mourir, ce Mal, dès le début du roman alors qu'il fracasse la tête d'un chiot sur un arbre à l'aide d'une masse.
Nous voulons tous le voir mourir, ce Mal, à chaque crime qu'il commet, en laissant un simple coquelicot, pourtant si cher et significatif à ses yeux, en signature à un acte odieux.
Alors oui, j'ai tué Jon Petersen, nous l'avons tous tué, nous lecteurs.
Souhaitant sa mort aussi ardemment qu'on pourrait le souhaiter.
Je serais presque satisfait que d'être le coupable de Chattam.
J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré même : cette analyse de la noirceur humaine, propre à Chattam, entrecoupée de surcroît par ses propres réflexions sur le roman ont suffi à me charmer.
Ayant lu toute sa bibliographie, j'avoue avoir été pleinement satisfait, une fois de plus.
Cette oeuvre a su disséquer l'Amérique puritaine avec une virtuosité à laquelle je m'attendais. :D