J'attendais beaucoup de ce premier tome du diptyque des "Griots célestes", de cet auteur que j'adore et dont j'ai pratiquement tout lu et qui m'a rarement déçu. Surtout que niveau sf, space opera ou planet opera il est plus que doué ("Les guerriers du silence", "Wang", "La fraternité du panca", "le cycle de Rohel"...).
Et pourtant ici il manque quelque chose. On est en plein dans le planet opera, avec ces divers mondes/planètes visitées par les griots célestes, seuls capables de voyager entre les différents mondes sur lesquels ils se rendent à intervalles irréguliers (qui se comptent en siècles), et chargés de conter l'histoire de l'humanité depuis les Guerres de Dispersion ayant causé la ruine des humais sur Terre, ayant été obligés d'essaimer dans l'univers.
Bordage est toujours doué pour insuffler un humanisme incroyable dans ses romans, mais ici il n'est presque question que de ça. La critique des hommes, qui s'applique largement à notre société et à la nature humaine, courant toujours plus vite à sa perte par cupidité, soif de pouvoir, domination, oubliant tout lien de fraternité ou les valeurs qui pourraient faire perdurer une société prospère et equilibrée. Il a bien sur raison sur la majorité des points noirs de l'humanité, dont le pire est celui qui consiste à ne jamais apprendre de ses erreurs...
Les griots sont garants de la mémoire humaine, mais bien sûr certains vont aller contre leur devoir d'historien, pour réduire à néant leurs efforts et faire basculer toutes ces planètes dans le chaos, ce sont les serviteurs du Dragon rouge, de l'Anguiz.
On a du mal à se passionner pour le dur apprentissage de Seke malgré un début prometteur, ainsi qu'à s'attacher à son mentor. Sans parler des persos croisés, qui disparaissent plus ou moins vite de l'histoire, puisqu'une fois l'aventure sur un monde terminée, on ne les revoit plus jamais.
Une sorte de puzzle à l'echelle de l'univers pour amener le 2eme tome, ou j'espere les choses vont s'emballer.