Je sors un peu mitigé de ce roman. Il y a des choses que j'aime et d'autres moins.
Je vais d'abord souligner les choses que j'aime bien. Déjà, cela se passe dans la Rome antique, une période passionnante. Alors oui, c'est un peu une rome antique fantasmée où on accentue bien les défauts des empereurs et où on cheche à bâtir vraiment une légende noire sur cette époque. C'est probablement un peu facile, mais qu'importe, c'est un roman, non pas un essai historique.
J'aime aussi bien comment le roman arrive à parler d'une religion qui disparait progressivement (celle des romains) face à une qui s'impose. On est encore loin de la domination dans la Rome de la religion romaine, mais on voit comment peu à peu des groupes se forment et diffusent leur parole. Les thèmes sont intéressants. De plus, le roman se lit plutôt agréablement.
En revanche, des choses me plaisent moins. Déjà, je trouve le récit trop manichéen, voire un peu prosélitique. C'est un peu les méchants paiens face aux gentils chrétiens. Même Marcus, le héros, est détestable en tant que paien (il veut Lygie à tout prix, même contre son gré) et s'adoucit en devant chrétien, comme si la parole du Christ l'avait sauvée. Toute l'histoire, à travers les yeux de Marcus, est d'ailleurs vue comme une sorte de destinée biblique. Petrone lui dira à la fin d'ailleurs que pour lui il s'agit juste d'une suite d'événements qui n'ont rien à voir. Le cours de l'histoire. Face à ce côté un peu simpliste (Pétrone est d'ailleurs probablement le plus intéressant en fin tacticien, mais son personnage, bien qu'important, n'est pas vraiment celui qui est au centre de l'intrigue) fait qu'on a un peu de mal à s'intéresser à eux. Lygie est comme un personnage de papier, fantôche. On peine un peu à lire toutes ces envolées sur la religion qui résonnent parfois comme un texte prosélitique.