Tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre

De son vrai nom Patrick Manoukian est journaliste de formation. Il a écrit de nombreux romans dans le genre policier et des BD toujours sous un pseudonyme. Il est aussi un grand voyageur depuis longtemps. Il a cessé son activité de journaliste pour se consacrer totalement à l’écriture. Il considère que certains de ses romans sont pour lui un souvenir de voyage. Ravage est l’histoire d’une impitoyable chasse à l’homme dans le Grand Nord canadien. Plus précisément, dans le bassin du fleuve Yukon et de la rivière Peel à l’est de l’Alaska. Dans ce roman, on y voit apparaître des « loucheux » ce sont des indiens Gwinch’in décimés par des épidémies qui vivent du commerce de chasse. Deux loucheux viennent se plaindre à la gendarmerie royale de la présence d’un trappeur qui ne posséderait pas de permis de trapper. Le chef de la gendarmerie royale envoie deux équipages de traîneaux pour interroger ledit trappeur reclus dans sa cabane de rondins. Il ne répond pas et n’ouvre pas. Les agents doivent abandonner et revenir avec un mandat pour l’obliger à répondre. Mais voilà que le trappeur ouvre le feu sur un agent qui se trouve désormais blessé entre la vie et la mort. On mobilise alors une armada de 30 agents, une quinzaine de traîneaux, une centaine de chiens et même d’un avion pour tracer le fugitif. La lutte est inégale, à travers les blizzards, au milieu des tempêtes, par moins quarante. On trouve ici un récit humaniste sur le droit, la justice et la liberté. Construit à partir d’un vrai fait divers connu au Canada et dont le dossier est encore ouvert à la police montée. On n’a jamais su qui était le fugitif, certaines personnes revendiquent encore la filiation au fugitif. Ian Manook l’envisage sous l’angle des poursuivants pour mieux construire en creux le portrait du fugitif. C’est un livre d’aventure bon moyen de voyager dans le majestueux Yukon canadien. Une écriture limpide, un roman bien conduit et documenté qui laisse la place à la lenteur pour décrire la vie sauvage. Tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre.

Obouana
7
Écrit par

Créée

le 1 déc. 2024

Critique lue 9 fois

Obouana

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Ravage

Ravage
Angélita
7

Critique de Ravage par Angélita

Ravage de Ian Manook, présentation1er janvier 1932, blizzard, Canada, il a confiance en son chien de tête car il y a urgence. Il a avec lui un blessé, William West, dit Billy. Mais il doit faire face...

le 6 janv. 2024

1 j'aime

Ravage
Obouana
7

Tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre

De son vrai nom Patrick Manoukian est journaliste de formation. Il a écrit de nombreux romans dans le genre policier et des BD toujours sous un pseudonyme. Il est aussi un grand voyageur depuis...

le 1 déc. 2024

Du même critique

Leurs enfants après eux
Obouana
1

Un navet

Il parait qu’il s’agit d’une citation biblique de l’ancien testament. Le film éponyme du Goncourt n’y ressemble absolument pas. Le livre ouvrait sur une modernité de ton, une justesse des sentiments...

le 23 sept. 2024

2 j'aime

2

L'Amour ouf
Obouana
5

L’absence d’idéal ou la perte de sens entraîne-t-elle la violence ?

J’ai toujours pensé que l’on pouvait reconnaître aisément un film américain uniquement en observant l’affiche. Deux acteurs français pouvaient encore dialoguer tandis que deux acteurs américains...

le 20 oct. 2024

1 j'aime

Quand vient l’automne
Obouana
6

Bon téléfilm

Le film de François Ozon a vraiment beaucoup de mal à se mettre en place. Contrairement à ce qui peut être mentionné dans le synoptique ce n’est pas un thriller mais plutôt une intrigue sociale ou...

le 3 oct. 2024

1 j'aime