La rougeole

Quelqu’un a cru qu’il serait utile de comparer Red Rising aux Dune de Frank Herbert… Eh bien, ce n'était pas une bonne idée.

Si les deux font la chronique de l'ascension au pouvoir d’un type vachement doué, vraiment, la comparaison s'arrête là. Le héro de Red Rising, Darrow, est un super-mineur de la caste rouge de Mars, ce qui veut dire, en pratique, qu’il subit l’esclavage des dorés, la caste dominante. Vous m’excuserez pour la traduction à l’arrache des termes en version originale. La lutte des classes sur Mars ne dépend pas de l'ethnie comme chez nous, mais plutôt, de l’origine génétique, puisque chaque caste sert un rôle particulier dans cette société autocratique conçue pour la colonisation d’un environnement originellement hostile. Sauf que les dorés font une boulette quand ils mettent à mort la copine, pardon, la femme, de Darrow, pour une peccadille, vraiment.

Il se trouve que Darrow, qui a 16 ans, mais qui est le plus fort de tous les super-mineurs, était le mauvais gars à emmerder, et il décide de prendre sa revanche. Avec l’aide d’un mystérieux groupe de rebelles très connectés, façon Morpheus et Trinity, Néo, pardon, Darrow, se transforme en super-soldat camouflé en doré. Il devient encore plus fort, il apprend à danser le tango, parler avec un accent aristocratique, et tenir une tasse de thé avec juste le pouce et l’index sans jamais rien renverser. Après quoi, il infiltre le concours d’entrée de l’école polytechnique des dorés, qu’il trouve facile, d’ailleurs. Seulement voilà, l’examen de fin d’année consiste à survivre les Hunger Games, et Darrow doit se transformer en seigneur de guerre médiéval pour mener son armée à la conquête des seigneuries rivales. Et cette dernière phrase ne contenait pratiquement aucun sarcasme, c’est vraiment ce qui se passe.

Tant mieux, d’ailleurs, car la deuxième moitié façon Battle Royale du bouquin rattrape un peu le reste, même si elle contient bien peu d'éléments de science-fiction. J’ai vraiment eu du mal à passer le cap des cinquante pour cent, tant le début est bourré de clichés et de pathos ennuyeux. Ne parlons pas de l’habitude superCasseBurnes de l’auteurDuRoman qui met des majuscules unPeuNimporteOu dans les mots pour faire sciFi. Une fois en mode moyen-age, la narration devient finalement dynamique voire excitante; et comme cette phase se déroule au cours de nombreux chapitres, une fois installée, elle ne paraît pas artificielle ou forcée comme le reste des aventures de Darrow. Malheureusement, tout finit sans grande résolution, autre qu’il y aura de nombreuses suites à cette saga, ce que je n’avais pas vraiment réalisé quand je me suis lancé dedans. Ca sera donc sans moi, car j’ai déjà lu Dune, merci bien, et non, vraiment, il n’y a rien de nouveau sous le soleil levant de Mars.