Refaire le monde par MrsLilBiscuit
**--La pâtissière et le gouverneur--**
--L'important, chez une mère, c'est qu'elle vous montre son amour : non seulement qu'elle vous donne de l'amour, mais qu'elle vous le montre, qu'elle vous montre comment il est fait. Elle vous montre son amour comme une pièce de musée, exposée sous une belle lumière au milieu d'un environnement calme. Elle vous le montre comme un plateau de pâtisseries, songea Greenie, toutes si parfaites qu'on ne sait laquelle choisir. Mais ce n'est pas grave, car quelle que soit celle que vous choisissiez, elle satisfera vos besoins. Vous ne pouvez pas perdre. Elles ne sont ni trop sèches, ni trop dégoulinantes, il n'y a ni trop de sucre, ni trop de levure. Comme il se doit. En principe...--
Refaire le monde est un livre copieux et nourri à la pâtisserie juste sortie du four. Greenie est devenue cuisinière un peu par hasard et beaucoup par passion. Sa vie à Greenwich Village est un subtil mélange d'arômes de vanille, de sucre et de beurre. Mariée et mère d'un petit garçon, elle mène donc une vie plutôt calme avec Alan, son mari, psychologue à tendance mélancolique. Par l’intermédiaire de son ami Walter, patron de restaurant, Greenie est contactée par le gouverneur du Nouveau-Mexique qui est tombé --in love -- de son gâteau à la noix de coco. Celui-ci lui demande de lui préparer un diner en guise d’entretien d’embauche et Greenie invente alors une tarte aux pignons et sorbet au chocolat parfumé au café qui va faire chavirer le chef d’état du sud des Etats Unis. Il est prêt à tout pour emmener Greenie faire d’elle son chef cuisinier exclusif. Et là tout s’enchaine…
Avec un résumé pareil on pourrait se croire propulsé dans le Roi et moi avec Anne-Sophie Pic dans le rôle d’Anna Leonowens. Et pourtant, il n’en est rien. Julia Glass nous conte une histoire bouleversante qui entremêle ses personnages à la recherche du mieux-être. Ce grand roman contemporain sent le biscuit aux amandes, les sentiments controversés et la morale jetée par-dessus les moulins. C’est un roman --poupée russe --ou chaque personnage est attachant. Une aventure américaine qui étonne à chaque page, qui nous faire rire & pleurer et qui met en avant le destin individuel et la liberté. Cette tornade ne s’arrêtera que 800 pages plus tard.