Le dernier roman de Jean Baptiste Del Amo, « Règne animal » retrace du début à la fin du XXème siècle le destin d’une famille d’éleveurs porcins à travers cinq générations. D’abord petit paysan pauvre, cette tribu qui s’arrange avec les coups du sort et vit en retrait des villageois, développe avec le temps son exploitation jusqu’a la transformer en un élevage intensif où les animaux sont maltraités, les relations humaines bestiales et, c’est par étape que l’auteur nous dévoile les mutations du monde agricole. Le vocabulaire est précis, parfois trop encyclopédique, très cru aussi surtout pour démontrer la sauvagerie de ce milieu, impossible de ne pas comparer les wagons trop chargés des porcs qu’on emporte à l’abattoir avec les trains de la mort en direction des chambres à gaz. Ce roman est fascinant mais aussi très éprouvant, la lecture doit être concentré, elle demande quelques efforts pour ne pas étouffer, souvent j’ai été écoeuré par cette brutalité omniprésente que ce soit lorsque l’écrivain aborde l’infanticide, l’homosexualité, la solitude, la guerre et bien évidemment la maltraitance animale. On s’interroge jusqu’où l’homme est il capable d’aller pour produire encore plus, on s’inquiète sur le règlement non respecté de l’élevage intensif, sur la résistance de la nature face à l’homme.