Reine de Coeur nous présente Jun et Anna, deux amoureux que le conflit sino-japonais éloigne, alors que l'Europe est en proie à la SGM : si cette séparation semble définitive, Akira Mizubayashi nous promet cependant un prolongement de leur idylle…
Le résumé investissait le texte de thèmes pour lesquels j'ai une sensibilité particulière ; l'héritage familial, la transmission, la complexité humaine, les répercussions de la guerre : liés à la musique, ces sujets laissaient espérer une avalanche d'émotions !
Imaginez donc comme j'avais hâte de le découvrir !
Tout cela, c'est sur le papier.
(Vous le sentez venir ?)
Le début est excellent, avec un subtil mélange de poésie et de violence. Nous plongeons dans le coeur de Jun, dans l'horreur de la guerre et la déshumanisation, dans l'intime relation qu'il partage avec Anna, jusqu'à la déchirure, puis la folie. C'est beau, ça se lit vite, il y a une tension dramatique qui nous entraîne dans une lecture frénétique.
Oui, MAIS.
Le charme se rompt dès que nous rejoignons l'époque moderne avec la rencontre d'Otohiko et de Mizuné ; le rythme est ralenti, il n'y a plus d'actions. L'histoire de Jun et Anna est complétée par la parole - à ceci près qu'un lecteur intuitif aura compris la suite de cette idylle plusieurs pages plus tôt.
Entre Mizuné et Oto, la conversation est longue, sert peu le roman, et indique une fin convenue. Cette seconde partie déconstruit toute la beauté de la première ; pour ma part, elle m'a frustrée, l'histoire de Jun et Anna reste en surface.
Décevant, et forcément ennuyeux au regard d'une première partie pourtant géniale.
Dommage pour Reine de Coeur, avec un aussi joli titre, je pensais que le mien volerait en éclats.
http://derivedelivres.home.blog/2022/06/11/reine-de-coeur-akira-mizubayashi/