Internautes de Sens Critique, vous allez me déverser un tombereau de purin mais je n'ai pas fini le livre. J'ai lu l'épilogue et le premier chapitre puis j'ai rapidement survolé le reste je dirais pourquoi plus tard.
Pour commencer, je reproche au livre ce que je reproche à toutes les théories féministes et sur le genre et à tout un mouvement bien connu de la sociologie. Le postulat selon lequel TOUT est construction sociale, ces gens la considèrent les gens comme des robots sans aucun libre-arbitre qui ne font que reproduire bêtement ce que la société/le patriarcat/les juifs (rayez la mention inutile) leur ont inculqués. Evidement, à tous sauf à quelques initiés, dont l'autrice, qui ont tout compris. Il suffit alors juste de libérer les gens...en leur faisant rentrer dans la tête un autre système de pensée qu'on juge meilleur (en écrivant un bouquin vendu 12 euros par exemple). C'est une vision que je trouve détestable et un poil méprisante pour l'ensemble de l'humanité.
Quand je lis:
La perversité de notre société est de nous bombarder d'injonction à
l'hétérosexualité tout en éduquant et en socialisant méthodiquement
les hommes et les femmes de manière à ce qu'ils soient incapables de
s'entendre
On est pas loin de la théorie du complot.
Et ça envahit tout. Prenons par exemple un couple qui déciderait d'habiter ensemble. Et bien il ne lui viendrait que pour les tourtereaux il s'agisse la d'un engagement volontaire guidé par l'amour, un désir commun de vivre ensemble, de partager la vie à deux tout simplement, parce qu'ils en ont envie. Non s'ils le font c'est forcément par conformisme, parce que la société les obligent subrepticement à intégrer cette logique. Et c'est comme ça pour tout! En plus je sais pas moi ça envoie une image des femmes que je ne trouve pas spécialement reluisante (mais bon apparemment c'est que moi) puisque décrits ici comme des dindes soumises et incapable de prendre des décisions par elles-mêmes (sans être sauvés par le féminisme).
De manière générale l'auteur semble s'être un peu perdue dans les années 60 (ou sur Twitter) et ne jamais avoir retrouvée le chemin de la réalité d'aujourd'hui. Pas mal de citations et de films/séries datent de la et je les trouvent pas mal dépassés (certaines restent d'actualité et étaient plutôt intéressantes, ça donnait plus envie que les réflexions qui en sont tirées dans le livre). Je veux bien qu'il y ait beaucoup d'efforts qui restent à faire, m'enfin on est plus non plus dans l'après guerre avec les femmes à la cuisine, soumises à leur amoureux.
Mais pour en venir à ce qui m'a vraiment fait abandonner la lecture ce sont les éléments censés appuyer la thèse (qui est assez confuse, ça part un peu dans tous les sens sans vraie structure, je cherche toujours ou l'amour est réinventé) : des profils Twitter, du on-dit ou ses propres expériences et impressions (beaucoup de je-je-je), d'autres livres (quasi tous des années 70 donc plus vraiment d'actualité), des films ou des séries (faire une analyse à partir de Sex Education je suis prêt à tout mais quand même). A part pour la question des salaires, n'espérez pas de statistiques ou de données chiffrées.
Ca fait un peu court, c'est trop facile d'élaborer des vérités sociologiques sur ces bases. Moi aussi je peux me prêter à l'exercice!
D'ailleurs on en voit les limites, l'autrice nous détaille sa conception de l'amour, qu'elle ne comprend pas le polyamour, que pour elle c'est une seule personne à la fois. Ensuite elle parle des femmes qui enchaînent les relations et les partenaires (l'inverse de son positionnement donc) et ô comme par hasard! elles les critiquent car soi-disant elles font le jeu du patriarcat (gardez en mémoire que les femmes sont des êtres influençables sans volonté propre et sans recul face à l'ordre établi). Quand tu ne fais pas comme elle, tu suis le patriarcat, c'est l'impression que ça donne.
Je ne peux pas m'empêcher de finir, car il y a plusieurs témoignages dans le livre, par mentionner ces femmes qui regrettent d'être hétérosexuelles, je pourrais le comprendre après un viol, une relation violente ou autres cas particulier mais la non c'est juste en général. Dans quel monde vit-on pour que ses préférences sexuelles, qu'on n'a pas choisi, fasse l'objet de honte?
PS: C'est toujours mieux que Pauline Harmange et son "Pourquoi je déteste les hommes", quand on écrit un tel torchon avec les défauts de "Réinventer l'amour" dix niveaux au dessus, on a la décence de ne pas mettre un commentaire pas très sympa sur internet.
J'ai mis 5 car je ne l'ai pas lu en entier et il y avait quand même du travail, on est pas en face d'un bouquin à l'épaisseur d'un post Twitter comme celui évoqué ci-dessus et dans une certaine mesure ça restait intéressant.