Reste d’Adeline Dieudonné est le récit de l’émancipation d’une femme concernant ses schémas habituels de la relation amoureuse entre un homme et une femme.
À partir d’une situation plutôt abominable, la proximité du cadavre de celui qu’elle aime, l’écrivaine, à l’écriture instinctive, parle de représentations que les femmes ont construites au fil du temps et qu’il est nécessaire de rompre pour aborder la reconnaissance de ses envies, désirs et connaître la plénitude.
Avec deux lettres écrites pour la femme de M, la narratrice raconte sa vie de femme passée, son vécu de mère avec sa fille Nina, sa rencontre avec son amant et les huit années où cet amour l’a nourrie. Au cours des jours où la narratrice chemine avec le cadavre de M, elle le vampirise, physiquement et mentalement, pour mieux s’en libérer et le laisser partir.
Il est évident que la manière dont Adeline Dieudonné s’approprie, avec ses mots, un corps qui n’a plus de vie est à la limite du supportable. De façon provocatrice, elle n’exclut aucun détail de l’état de délabrement de ce corps que sa narratrice continue à adorer. Le lecteur, dans la position du voyeur, ne peut qu’assister à cette folie solitaire que certains ont qualifiée d’amour sublime.
En décrivant la douleur qui trouble, le rapport avec la mort est présenté froidement et à distance, comme laver le corps, dormir à ses côtés, etc. en cherchant à émouvoir. Ainsi, j’ai eu l’impression qu’Adeline Dieudonné apprivoisait avec l’écriture le vide de l’être aimé qu’elle avait, semble-t-il, peu vécu.
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