Pour la première fois, un roman de la Compagnie Noire effectue un changement de narrateur principal. Toubib était cynique, Glen Cook a créé pour Madame un style plus sec qui nous permet de mieux comprendre l'ancienne impératrice du nord. Madame qui n'hésite d'ailleurs pas à réutiliser ses anciennes méthodes pour créer une armée et étouffer, de manière souvent violente, l'opposition qui se trouve sur sa route.
Mais c'est l'autre partie du roman qui est peut-être la plus réussie. En traitant la captivité de Toubib sans en faire le narrateur principal, on obtient pour la première fois des informations sur le capitaine disparu et on cerne mieux l'étrange personnage qu'est Volesprit. Et quand Toubib se libère enfin de sa captivité, c'est pour découvrir une scission au sein de sa Compagnie dont deux personnes s'en estiment capitaine légitime. Deux visions aussi dont on se doute qu'elles ne plairont pas à Toubib. Reste enfin Ombrelongue, seul maître d'ombre encore vivant au terme du roman et qui en sait visiblement beaucoup plus que Toubib sur les origines des compagnies franches. Une vérité qui devrait secouer Toubib et remettre en question bien des choses.