Pour passer une nuit blanche
J'ai abordé la lecture du dernier roman de Delphine Le Vigan avec un peu de crainte. Je n'avais pas vraiment aimé "No et moi" (du coup j'ai fait l'impasse "des heures souterraines") et la rumeur disait que c'était LE roman de la rentrée.
Disons-le tout net, j'ai vraiment apprécié "Rien ne s'oppose à la nuit" qui n'est sûrement pas un chef d'oeuvre de la littérature mais qui procure un plaisir de lecture immense.
Sur un sujet largement traité dans la production romanesque, le portrait d'une mère récemment décédée dont la fille, en fouillant, enquêtant, questionnant, va relater, au plus près de la vérité, la vie, Delphine Le Vigan arrive à nous passionner.
Il faut dire que le texte, d'un écriture simple mais efficace, est rudement tordu. L'auteur nous parle donc de sa mère, mais aussi d'elle, de ses doutes, de ses peurs de blesser sa famille avec des révélations, des secrets enfouis qui, ici, se succèdent de chapitre en chapitre, attrapant le lecteur pour ne plus le lâcher. L'histoire de Lucile, la mère, est tellement stupéfiante, que l'on pense que c'est du roman (mot mentionné sous le titre), mais constamment Delphine Le Vigan, nous ramène à la réalité de sa vie et de l'écriture de son livre, nous convainc de la véracité des faits et le trouble naît. Vrai ou inventé ? Et jusqu'au bout, elle nous emmène au bout de son histoire, multipliant les révélations et entrebâillant des portes, laissant entrevoir d'autres secrets non révélés. Et prouesse ultime, la fin du livre, vraiment émouvante, est arrivée à me surprendre encore.
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