Lu en Mars 2019. Relu en Décembre 2020. 7/10
Recueil décomposé en 3 parties. Très sensuel, sensualiste même, basé sur les émotions et les sensations du poète, qui s'exprime dans une versification variée sans pour autant détruire les codes.
Les Ariettes Oubliées dans une métrique assez courte. Très rythmiques, très chantantes (Ariettes = petites odes destinées à être chantées). Composé de 9 poèmes. On ressent dans ces poèmes aux formes variées leur oubli et leur sincérité, inspiré des mémoires et des sens de Verlaine.
Je retiens particulièrement la « IIIème Ariette », écrite sur une épitaphe de Rimbaud « Il pleut doucement sur la ville ». Évocation de la performativité de la vision d'une ville sous la pluie qui a un effet triste sur le poète. Abandon, mêlé à l'amour et ma dépression. Dynamique, spontané.
Paysages Belges m'a moins touchée. Me semble extrêmement moderne pour l'époque, très ancré dans un réalisme dynamisé par le symbolisme. On ressent la progression à travers les paysages belges qu'il a parcouru avec Rimbaud. Néanmoins point d'orgue de la partie et puissance poétique du recueil « Birds in the Night » adressée à sa femme Mathilde qui peut-être ne l'a jamais aimée, qui se joue d'elle. Véritable déferlement d’émotions d'un amoureux déçu, qui a la sensation d'avoir été trompé dans l'amour qu'on lui porte. Reste extrêmement sensuel.
Aquarelles est certainement ma partie préférée. Impressionnisme poétique, très fin, très aérien, et pourtant toujours porté sur les observations et sensations du poète. Je retiens « Green » qui est d'une sensualité manifeste, érotique même. Tandis que « Child Wife » moralise Mathilde, comme Verlaine, apaisé peut le faire en se demandant pourquoi il l'avait aimé. « Beams » est une sorte d'invitation au voyage et clôt magnifiquement le recueil.