Aimer c'est ce qu'il y a de plus beau.

L'histoire est simple et pourtant bouleversante, fascinante, elle a traversé la plupart des civilisations, des générations. Roméo et Juliette caractérise un amour impossible à cause de deux familles qui se haïssent. Shakespeare a su bien présenter cette passion même si parfois elle tombe dans le cliché de l'amour compliqué, la moindre phrase est poétique, elle symbolise l'humanité dans sa vulnérabilité. Le génie de Shakespeare réside aussi dans sa faculté d’être surprenant avec une histoire, qui, pourtant semble évidente : en effet les moments de comédie alternent si idéalement avec les moments de tragédie que le rythme en devient haletant. La pièce est une fuite perpétuelle contre le temps avec deux personnages qui malgré leur jeune age essaient de sauver l'amour. Ce qui est tragique c'est d'observer les personnages vivre, prendre la fuite, ils s'aiment et vont au-delà de la haine, ils sont amoureux, audacieux, ensuite, la mort les séparera ou les réunira. Selon moi Roméo et Juliette ce n'est pas une simple histoire d'amour, c'est une peinture
Shakespeare s'attarde sur les sentiments les plus vifs et en démontre l'absurdité la plus totale: l'amour, la haine et la tristesse. La haine séparant les Capulet des Montaigu n'est jamais expliquée. En vérité, elle n'a plus lieu d'être mais ne cesse d'être ravivée par la nouvelle génération. Absurde. L'amour de Roméo et Juliette n'a pas le moindre sens. Un gamin fou amoureux d'une femme (Rosaline) mais qui l'oublie aussitôt qu'il voit Juliette et qui veut se marier avec elle sans même la connaitre. Absurde. Enfin, les deux amants ne cessent de penser à la mort et au suicide dès que quelque chose va mal. Absurde. Et pourtant, impossible de dire que Shakespeare cerne mal l'individu: il en dévoile les excès, l'emportement, la punition qu'il s'inflige lui-même tout en accusant le destin lové dans les étoiles. A ce titre, je dirais que Roméo est déjà un excellent héros mélancolique: son secret réside peut-être en cette haine du monde et de lui-même qu'il ne cesse d'alimenter en se précipitant vers des amours impossibles comme pour se prouver que rien n'est juste et que la vie sur Terre ne mérite pas qu'on la chérisse.