Etrange personnage que ce Tibor, qui mène la vie des invisibles, dans cette petite ville sans trop d’histoires, et même plutôt exemplaire en matière de mixité urbaine. Quelle mouche le pique ce jour-là lorsqu’il publie sur X quelques mots qui attirent rapidement l’oeil d’une foule de malades ? #décapitation ! Le nombre des followers explose en quelques jours, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention des autorités et de la police. L’enquête n’est pas facile, l’oiseau connaît les moyens de délocaliser ses posts. Pourtant quelques erreurs oriente les enquêteurs vers Cléricourt…Avec beaucoup de ruse, l’auteur prend un malin plaisir à balader son lecteur, même si les indices sont là et devraient permettre de flairer le piège. Mais l’intrigue est-elle le principal intérêt de ce roman ? Si l’on y prend garde, la situation explosive créée par le message sibyllin révèle les failles d’un système en déséquilibre permanent malgré les efforts notoires d’une municipalité conciliante. Le fonctionnement aberrant et absurde des réseaux sociaux est ici pointé, dans son rôle de défouloir mais aussi comme un outil accessible pour qui veut traqué les sujets déviants. Un très bon roman, qui vous tient en haleine d‘un bout à l’autre avec une pirouette finale dramatique : les mots absents sont aussi importants que ceux qui sont imprimés ….