Une critique difficile
Il est quasiment impossible, je pense, de ne pas aimer Sale gosse. C'est un livre trop humain, trop nerveux, trop vulnérable. Et on ne peut qu'être sensible au sort de ces déshérités, de ces...
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il y a 7 jours
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Il est quasiment impossible, je pense, de ne pas aimer Sale gosse. C'est un livre trop humain, trop nerveux, trop vulnérable. Et on ne peut qu'être sensible au sort de ces déshérités, de ces laissés-pour-compte ; et être indigné devant le manque de moyens de ceux qui luttent avec l'énergie du désespoir et de l'injustice pour les aider. Lire Sale gosse c'est donc souffrir deux fois : face à ceux qui sont aidés, et face à ceux qui aident.
Mais même si on ne peut pas ne pas aimer ce livre, on peut tout de même lui trouver des défauts. Et, à mon humble sens, il y en a deux.
D'abord, la déconstruction du roman. Les ellipses sont nombreuses et peu guidées, on présente des personnages qu'on laisse, qu'on reprend - ou pas -, et on ne sait pas toujours qui on en est censé suivre. Cela peut être perturbant, et même en un sens nous laisser spectateur d'un récit qu'on voudrait prendre à bras le corps, qu'on voudrait incarner.
Ensuite et enfin l'écriture, qui est justement, parfois, bien trop désincarnée. On a en effet parfois l'impression de lire un rapport, un compte-rendu et non pas un roman qui investit la tête, les pensées et la rage de ses personnages. Et il ne peut s'agir que d'un choix de l'auteur tant il est visible qu'il sait admirablement bien écrire : la retranscription de la violence des échanges verbaux - pourtant banals - entre les jeunes est par exemple et à ce titre absolument magnifique de réalisme, et c'est un exercice pourtant terriblement difficile, et la beauté du dernier chapitre dans lequel il évoque ses inspirations et leur rend hommage, témoignent de cette grande qualité d'écriture. Peut-être était-ce là le choix de l'auteur de ne surtout pas tomber dans le pathos. Ou peut-être était-ce le choix de ne pas lui-même se faire du mal en se mêlant plus au récit. Mais cela retire aussi au spectateur la possibilité de plus s'incorporer dans ce dernier. Cela met parfois la barrière de l'indifférence entre le lecteur et le récit ; indifférence que l'on cherche précisément à tuer en lisant ce genre de récit.
Mais ce n'est ici que mon humble avis, et je suis tout à fait prêt à en discuter à qui le voudra. Et, en attendant, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman. Sincèrement.
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il y a 7 jours
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il y a 7 jours
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