Au coeur de la vie, nous sommes dans la mort.
Je me suis rendu compte il y a peu de temps que je ne lisais maintenant que des thrillers, des policiers noirs ou des écrivains spécifiques (McCarthy, etc.) et que j'avais un peu abandonné la lecture fantastique que j'appréciais tant pendant mon adolescence ! J'ai donc décidé de me lire toute la bibliographie de Stephen King, dans l'ordre de parution des bouquins. Après avoir dévoré Carrie qui est vraiment génial, je me suis attaqué à Salem et encore une fois, j'ai été propulsé corps et âme par King dans ce petit bled du Maine.
Il est vrai que l'action met un temps fou à partir, mais c'est pour mieux nous décrire le village que King prend son temps. On découvre chaque personne, chaque famille, on devient un citoyen de Salem (ou Jerusalem's Lot) comme si on avait vécu toute notre vie (ou au moins 10 ans) et que chaque coin de rue nous était familier.
L'ambiance s'installe, douce et chaleureuse, on part même dans une histoire d'amour. Bref, de quoi contenter tout le monde. Et tout d'un coup, sans prévenir, l'horreur est là, sous nos yeux. Le village sombre dans la démence et l'action, une fois lancée, est impossible à arrêter. Jusqu'à la fin du roman, plus aucun temps mort ne nous permet de souffler.
Salem est une bombe qui certes, n'invente rien du mythe du vampire, mais Stephen King l'explique à la fin, il a voulu imaginer un vampire européen s'installant aux Etats-Unis. Et c'est plus que réussi !
J'avais déjà conseillé Morse (le film) à tous ceux qui ne juraient que par Twilight au cinéma, je conseillerais maintenant Salem à ceux qui ont lu Twilight et qui n'ont finalement rien compris au mythe du vampire !
"Corey Bryant plongea dans une rivière miraculeuse de l'oubli, et cette rivière était le temps, et ses eaux étaient rouges."