Mon rapport avec le "maître" est pour le moins ambigu. A la fois auteur de l'un de mes romans préférés – Misery, une pépite –, il est également l'écrivain qui me pose le plus de problème quant à savoir si je l'apprécie ou pas. Nombre de ses ouvrages m'ont déçus, sans pour autant que je les trouve mauvais au point de couper les ponts avec lui ; j'ai souvent refermé ses romans en me disant : "C'est le dernier livre de King que je lis", et, à chaque fois, j'en ai ouvert un autre quelques mois plus tard, ne résistant pas à l'envie de me replonger dans son univers si singulier. Shinning, lu en août, aurait donc dû constituer mes adieux au "maître". Et puis non, je ne pouvais décemment pas lui tirer ma révérence sans avoir lu Salem, moi qui suis fan de vampires. Quel est mon état d'esprit à l'heure où je referme ce roman et laisse la bourgade de Jerusalem's lot derrière moi ? Je vous le donne en mille : je pense que ce sera le dernier livre de King que je lirais. Jusqu'au prochain ?
Dans Salem, son second ouvrage publié, Stephen King nous invite à suivre Ben Mears, écrivain à succès élisant domicile dans la ville où il a passé une partie de son enfance afin d'y écrire son nouveau roman ; il souhaite faire de Marsten House, une grande demeure où eut lieu un meurtre et un suicide lorsqu'il était enfant, le sujet principal de son livre. Voulant la louer pour s'y installer le temps de la rédaction de son manuscrit, il découvre qu'elle a récemment été achetée par deux obscurs antiquaires. Après de curieuses morts et disparitions, il va se rendre compte que le Mal s'est installé en ville et va décider de le combattre.
Comme toujours, j'ai apprécié le talent de l'auteur – talent qui n'est plus à démontrer lorsqu'il s'agit de narrer une histoire, de faire monter la tension, d'insuffler en nous un sentiment de malaise, de faire évoluer ses personnages au fil de son histoire. Mais, comme toujours, j'ai pesté contre la longueur du livre pas vraiment justifiée, contre le temps que le récit prend à entrer dans le vif du sujet, contre certains passages qui, s'ils sont bien écrits et agréables à lire, n'en demeurent pas moins dispensables, n'apportant somme toute pas grand-chose à l'histoire.
Un roman loin d'être dénué de qualités, donc, loin d'être inintéressant. Mais un roman qui m'aura, une fois de plus, frustré au point de me dire que c'est le dernier de l'auteur que je lis. Mais, comme vu précédemment, cela sera t-il réellement le cas ?