Sans dessus dessous est une suite méconnue du diptique De la Terre à la Lune / Autour de la Lune, que Jules Verne a écrite vingt ans plus tard. Si je ne lui trouve pas autant de charme que ses prédécesseurs, la lecture reste plaisante et intéressante à plus d'un titre. Elle permet de se rendre compte de l'évolution de la pensée de Jules Verne vis à vis des progrès technologique de son temps. Dans ses premiers romans, l'auteur décrit la science triomphante, celle qui permet de vaincre tous les obstacles et de s'affranchir de toutes limites, qui apportera bonheur et prospérité au monde civilisé. Puis, les années passant, Jules Verne se rend compte de sa naïveté. Mal employée, la science peut être destructrice. Ses écrits deviennent plus nuancés, voire plus sombres dans ces dernières années.
En comparant De la Terre à la Lune et Sans dessus dessous, cette évolution saute aux yeux. Autrefois adulés de tous, Impey Barbicane et les membres du Gun-Club sont décriés. Leur nouveau projet est trop dangereux, ils vont trop loin. Le texte n'est pas sombre pour autant, il est même plutôt léger. Jules Verne s'auto-parodie presque. Quant à la morale de fin, elle est très claire : Il est des limites que même la science ne peut repousser.
Un roman à lire si vous aimez l'auteur. Dans le cas contraire, découvrez d'abord ses autres romans pour mieux apprécier celui-ci.