J'avais 11 ans, et comme dans les années 60, lire "Sans Famille" d'Hector Malot faisait partie du parcours obligé de l'approche de la littérature "pré-adolescente", j'avais été profondément traumatisé par ce récit épique d'une enfance non seulement malheureuse, mais carrément livrée à toutes les abominations possibles (sauf sexuelles, car je suppose qu'au XIXe siècle on passait sous silence ce genre d'abus). "Sans Famille" est le genre de livre édifiant (le petit héros ne se départit jamais de ses valeurs de gentillesse, l'honnêteté, etc.) qui vous brise le coeur. Mais c'est aussi un roman très efficacement écrit, qui embarque le jeune lecteur jusqu'à son dénouement hautement improbable mais réconfortant...
Ceci dit, je ne peux pas ne pas envier mes propres enfants qui, à 11 ans, purent lire "Harry Potter à l'Ecole des Sorciers", roman initiatique de leur génération autrement plus plaisant que les horreurs d'Hector Malot...
[Critique écrite en 2018]