Sans laisser d'adresse par Julie Slomianowski
Harlan Coben a beau vendre, il n'a jamais été un bon écrivain, ses textes relevant depuis ses débuts d'un niveau de style proche du zéro absolu. Cependant, et c'est sans doute ce qui explique son succès phénoménal, il fallait lui concéder une qualité incontestable (et pas si évidente qu'elle ne paraît) : savoir très efficacement accrocher son lecteur, notamment au moyen d'un suspense permanent construit par des phrases très concises, des dialogues vifs et rythmés, ainsi qu'une omniprésence de l'action au détriment de pauses descriptives ou réflexives dans le récit.
On retrouve bien ces caractéristiques dans Sans laisser d'adresse, pourtant l'effet escompté n'est plus le même, et on finit par se foutre royalement du fin mot de l'histoire, ce qui est tout de même un peu dommage pour un polar. Sans doute la faute au trop plein d'invraisemblances qui parsèment ce roman ultra manichéen entraînant son héros au cœur d'un complot terroriste planétaire abracadabrantesque, mégalomane et involontairement drôle. On en vient donc, au fil de la lecture, à ne plus se soucier de l'histoire, mais de questions hautement plus importantes du type: "Euh, il va toucher combien au juste Coben pour cette bouse indigeste pondue en, grand maximum, dix heures?". Sérieusement, j'admire presque ce mec.