Avec "Sans Un Mot", Coben renouvelle partiellement sa thématique habituelle, largement engluée dans l'éternel retour des secrets de famille, et dans les pièges d'un passé resurgissant... Reste que le vieux fond réactionnaire de Coben est bel et bien là, caché (mais pas trop) derrière son puritanisme bien pensant : l'Internet, c'est dangereux, le sexe hors de l'amour, c'est pervers, etc. etc. Le tout s'avère fatigant, sans même parler de la volonté de tout résoudre, tout relier à la fin, alors que l'un des charmes du sujet de "Sans un Mot" pourrait résider dans l'aspect (pseudo) aléatoire de ses deux histoires entremêlées. Pour apprécier un tant soit peu "Sans Un Mot", il faudra en outre fermer les yeux sur un manque de crédibilité encore plus flagrant qu'à l'habitude des deux "intrigues", les mobiles des "coupables" se révélant finalement terriblement peu plausibles, ce qui, on l'admettra, est un problème de fond pour un polar... Au final, l'habitué de Coben remarquera les similitudes croissantes entre ses livres "sérieux" et la série "déjantée" des Myron Bolitar : cette contamination entre les deux visages d'un auteur est amusante, mais elle a au final un effet de "déflation" sur l'un comme l'autre ! [critique écrie en 2010]