Sauvage.
La nature l’est.
Tracy l’est également.
Sauvage.
C’est une nature dangereuse qui englobe le roman, entoure les personnages, se fait maîtresse de leur vie. L’Alaska est la terre qui accueille la famille, une terre difficile, une terre à dompter. La nature est terrain de jeu pour la jeune Tracy. La nature dérobe ses cachotteries, offre opacité et secret de ce qui se trame entre ses bois, sous ses feuillages, à l’intérieur des animaux pris au piège. La nature, elle se fait protectrice de l’enfant venue quérir des créatures, de quoi nourrir la famille, de quoi offrir repas et monnaie pour une famille qui s’effrite depuis la mort de la mère. Père, fille et fils. Réduction des membres sous le toit.
Il faut continuer à vivre, persister, ne pas s’abandonner.
Le roman est conté du point de vue de Tracy. Adolescente de dix-sept ans. Renvoyée de l’école pour avoir mordu un camarade. Tracy. Si éloignée de l’image adolescente d’aujourd’hui. Non préoccupée des réseaux sociaux. Éloignée du fatras social.
Puis.
Il y a la curiosité : le sang.
Comme une renaissance.
Le sang. Synonyme d’une innocence au trépas.
Le sang pour comprendre leur histoire.
Le sang comme lien entre chacun.
De l’histoire.
Il ne faut rien révéler, tout garder secret.
C’est un récit qui prend aux tripes, qui s’agrippe, ne laisse pas indifférent. Récit d’une nature maternelle mais terrifiante. Roman d’une adolescente qui déploie ses questionnements, mord les affirmations, s’éprend de liberté.