"Scoop" est le premier roman de Jean-Gérard Imbar. C'est aussi le premier roman (polar de Série Noire) de cet auteur que je commente sur SC. Il y en aura deux autres que je commenterai ultérieurement
Au départ, le romancier est un reporter photographe indépendant qui va sur tous les conflits mondiaux du Vietnam au Moyen-Orient dans les années 60. Je sais que Imbar dans un deuxième temps de sa vie d'écrivain s'est plutôt tourné vars la BD et les seules références de Imbar que j'ai trouvées sur SC sont des références de BD.
Son premier roman se basera sur son expérience professionnelle puisque le héros qui parle à la première personne est justement un reporter photographe (d'où le titre …). L'aventure racontée est totalement fictive mais évoque des types d'évènements qui se sont produits. Ainsi, le héros va se trouver impliqué dans la dénonciation du massacre d'un village vietnamien (on pense bien sûr à My Lai) et la condamnation de trois soldats américains qui en furent responsables.
Bien entendu, à leur sortie de prison, ces trois (ex) soldats viennent en France régler leurs comptes avec lui dont les photos sont à l'origine de la dénonciation mais aussi avec un autre américain, témoin du massacre, témoin à charge lors du procès et ami du photographe.
Il s'ensuit un polar haletant où le héros tente de se dépêtrer de sa mauvaise situation d'autant que, un malheur n'arrivant jamais seul, sa femme qui en a marre de l'attendre l'abandonne. Tout ça pour se rendre compte que personne n'est bien clair dans son entourage, sa belle-famille, son milieu professionnel y compris et surtout l'ami américain ci-dessus nommé.
Bon, le roman est resté tout-à-fait passionnant et se lit très vite mais je dois reconnaître qu'aujourd'hui, je ne suis pas sûr qu'un photographe de guerre soit un critère suffisant pour porter la Vérité. En effet, depuis l'époque de ce roman et surtout depuis les années 90 (la chute du mur, Timisoara puis maintenant les techniques informatiques et les réseaux sociaux), l'image, la photographie voire la vidéo sont trop régulièrement mises en avant pour affabulation ou tromperie sur le message.
Dans les années 70, on était, encore pour quelques années, dans l'illusion de "la vérité par l'image".
Un roman noir archéologique, donc.