L'écrivaine argentine Samanta Schweblin excelle dans les formats courts, y compris dans son roman le plus brillant, Toxique, qui ne dépasse pas les 130 pages. Sa notoriété allant croissant, à l'instar de plusieurs de ses "inquiétantes" consœurs latino-américaines, la traduction française de son recueil de nouvelles, Sept maisons vides, 9 ans après sa parution dans sa langue originelle, s'imposait d'elle-même. Sept histoires domestiques, donc, nous sont soumises, la plupart très courtes mais dont l'étrangeté et le dénouement flou inspirent un certain malaise, plutôt délicieux quand on apprécie des lectures frissonnantes. Mais c'est la nouvelle la plus longue, et de loin, intitulée La respiration caverneuse, qui emporte le morceau. Quel récit perturbant que celui de cette vieille dame, qui voudrait mourir mais n'y parvient pas et qui se nourrit d'obsessions dévorantes et de méfiance à l'égard de ceux qui l'entourent, mari, voisine ou fils de cette dernière, entre autres. Avec son style coupant, Samanta Schweblin nous plonge dans cet esprit malade, qui ne cesse de tordre le quotidien pour en faire un univers clos cerné de menaces. Les 7 nouvelles du livre composent un ensemble cohérent, autour de la folie qui guette chacun de nous, sachant que notre plus grand ennemi ne réside pas ailleurs qu'en nous-mêmes.

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le 26 juin 2024

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