Pervers pépère
Je referme écoeurée ce roman à la page 222. Non seulement il est ennuyeux, déprimant, inintéressant dans son propos mais, comble de l'indécence, d'une ambiguïté malsaine, au fond vraiment...
le 13 mars 2019
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J'ai passé une bonne partie de l'après-midi à regarder et écouter ce que les médias avaient dit de "Sérotonine" ces derniers jours, et Dieu sait s'ils en ont dit, et je ne décolère pas : que de bêtises racontées par des personnes qui visiblement ne connaissent pas grand chose à la littérature et en tout cas pas à l’œuvre de Houellebecq, et pire pour beaucoup n'ont dû lire que les « bonnes feuilles ».
Alors pitié, passe encore que ces gens-là critiquent les sorties (provocatrices et même, je vous l'accorde, souvent stupides, aberrantes, choquantes, vous choisirez le terme qui vous sied le mieux, si on les prend au premier degré) de l'homme mais qu'ils s'abstiennent de parler du contenu de "Sérotonine" et de la qualité littéraire (ou non) de l'ouvrage. Quasiment pas un qui connaisse l'écriture blanche, on confond style et afféterie, si peu pour souligner l'humour présent toutes les 3 pages.
Tellement plus facile de parler de l'écume des choses, de ce qu'on répète en boucle : Houellebecq est raciste, Houellebecq est homophobe, Houellebecq est islamophobe, il parle de pédophile et de zoophilie.
Non, Houellebecq est juste intelligent et malin, il sert votre système et s'en sert doublement en retour. En disant qu'il est ceci ou cela vous lui servez la soupe, et vous continuez à faire semblant de croire au monstre parce que ça fait tourner la machine.
De plus tout ceci est anecdotique, réducteur et à courte vue, en parlant de la mousse on passe à côté de ce que raconte le livre, on évite de dire ce qu'il révèle de notre société, des maux réels qu'il pointe, mais aussi de ses qualités et défauts.
"Sérotonine" est selon moi un pot-pourri de toute l’œuvre d'un grand écrivain, j’y ai presque vu un remake de son "Extension du domaine de la lutte" 24 ans plus tard. Pas son meilleur, car oui des obsessions constituent un univers qui génère lui-même à terme ses propres limites, mais il y a toujours ces fulgurances fantastiques, ces punchlines désopilantes, cette méchanceté jouissive. Et comme d’habitude cet être à part démontre qu'il reste le plus grand observateur sociologique et politique de l’époque.
Si vous voulez constater ce qu'est la vie d'un être névrosé le jour de sortie du nouveau roman d'un écrivain qu'il admire, rendez-vous ici (Vous aurez le droit de vous moquer de moi, et je prie d'avance les réfractaires au réseau Twitter de bien vouloir m'excuser)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La nuit je mens... avec les mots des autres (Mes lectures depuis 2017), Les meilleurs livres de Michel Houellebecq et Les meilleurs livres de 2019
Créée
le 6 janv. 2019
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19 commentaires
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