Pervers pépère
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Donner son avis sur un roman de Michel Houellebecq est assimilable à la traversée d'un champ de mines. "Sérotonine" étant ma première expérience de l'auteur, l'exercice me semble encore plus périlleux, d'autant que je m'étais bien gardée, avant de débuter ma lecture, de me renseigner sur l'auteur, au-delà de ce que l'opinion publique avait pu laisser de traces dans mon esprit. Je ne voulais pas que des préjugés influencent ma perception.
Il est question d'hormones dans ce roman, comme son titre l'indique. La quête du bonheur est sans doute le fil rouge d'un récit cash, trash et provocateur jusqu'aux limites du racolage. Par son attitude et son œuvre, Michel Houellebecq me donne l'impression de se mettre dans la peau d'un Serge Gainsbourg littéraire, reproduisant certains codes, notamment ceux liés à la consommation de nicotine et de sexe (car oui, j'ai bien l'impression que le sexe est une chose qui se consomme pour Michel Houellebecq).
Par là, la prose est crue et directe, destinée à faire mouche et à provoquer des émotions extrêmes chez le lecteur : indignation, colère, stupeur, écœurement mais aussi rire et approbation. C'est dans ce melting-pot émotionnel que l'auteur développe le parcours de son personnage qui, pour échapper à une vie très insatisfaisante, va volontairement se porter disparu pour vivre quasi anonymement à l'hôtel. Avec une grande maîtrise de l'ironie et du cynisme, associée à un vrai talent narratif et à un style plutôt remarquable, Michel Houellebecq va également explorer des thèmes qui lui sont chers : économie, politique, mondialisation.
J'ai été partagée pendant ma lecture, surtout dérangée par la crudité gratuite du verbe, mais j'ai vraiment adhéré au fond, ou plus exactement à la volonté de traiter ce fond. Certaines scènes, notamment une scène de zoophilie, une autre de pédophilie et une dernière de suicide, ont été à la limite du supportable de par leur violence et leur impudeur, mais elles ont été insuffisantes à dégrader mon appréciation globale de cette première rencontre avec un auteur aussi controversé.
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Créée
le 12 janv. 2023
Critique lue 53 fois
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