Encore un bon roman bien incisif d'Abercrombie ! Après avoir allègrement dévoré la première loi, je n'ai pas hésité une seconde quant au choix suivant de lecture : Servir froid. Fort d'avoir proposé un chef d'oeuvre de fantasy, l'auteur nous attire avec un roman à l'esthétique aguicheur et rempli de références et de personnages issus de la trilogie précédente. J'ai retrouvé avec plaisir le style de l'auteur avec ses répliques bien senties et ses personnages doux amers voire parfaitement cyniques. Et c'est là que le bas blesse... pour ma part, j'ai décroché aux deux tiers du roman, qui partait pourtant si bien, et je n'ai pas réussi à raccrocher les wagons avant la fin. Oui c'est encore une fois un récit de très grande qualité mais trop de cynisme ne convient pas à mon sens au déroulement de l'intrigue : là où une trilogie permet des imbrications, des passerelles, des rebondissements parfaitement tissés ensemble, le one shot comme ici, dévoile une progression linéaire : un groupe, un objectif. Je pense que lire Servir froid directement apres Première Loi a été une erreur. Car malgré tous les arguments du roman : la plume de l'auteur, la quête un peu jeu de rôle par moment, la complexité et même l'originalité des personnages. Mon ressenti mitigé est, je pense très personnel ; la perte progressive d'optimisme a eu raison de mon enthousiasme. Dommage. Avant d'attaquer Pays Rouge je pense qu'une pause s'impose : un petit stock de Martine bien dégoulinant de bons sentiments et il n'y paraîtrait plus. A moi les autres écrits de, somme toutes, cet excellent auteur.