Un apport considérable encore trop peu connu.
Ce sont plus de 700 pages qui nous font vivre dans Berlin, et malheureusement pour nous, on est seuls. La résistance allemande est trop peu connue. Après "Et puis après" ou encore "Vieux coeur en voyage", Hans Fallada nous décrit l'angoisse latente de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale allemande. Il n'est pas question de jugement ici, il n'est pas question de critique, il n'est pas question de positionnement politique. Hans Fallada décrit. C'est là la force du livre qui commence tout bonnement par le ras-le-bol d'une employée des postes qui critique le régime nazi. Une ouverture violente par l'écrit, une ouverture que vous n'avez jamais vue. Bien loin des écrits sur la résistance habituelle, le style épuré et direct de Hans Fallada fait vivre les choses. D'un gros plan sur un immeuble, le lecteur s'immisce progressivement dans le quotidien de ses habitants. De la femme juive qui attend son mari, au couple qui a perdu leur fils à la guerre en passant par la famille soutenant le régime nazi, l'auteur nous fait voyager progressivement dans des états différents. De la compassion à la colère envers les personnages, la limite est fine.
Un livre qui mériterait un place conséquente dans les mémoires de tous ceux qui veulent en connaître plus sur la Seconde Guerre mondiale sans s'arrêter aux idées préconçues et aux non-dits de l'Histoire. N'oublions pas la critique de Primo Lévi : "L'un des plus beaux livres sur la résistance allemande nazie".