Une drôle de vision des choses
J'ai vraiment eu du mal avec Seul Dans Berlin.
Déjà je n'ai pas trouvé l'histoire des plus passionnantes. Hans Fallada fait trop trainer les moments chiants (comme la détention de Quagel) et je me suis dit qu'il aurait pu virer 200 pages facilement sans que ça se remarque trop. L'autre point pénible c'est que ses personnages sont tout sauf attachants. Son héros par exemple, Quagel, est décrit comme un type moche, bas de plafond et radin. Et ce tout du long. Fallada aimant à rappeler son physique disgracieux pendant le procès. Comment s'attacher à de tels personnages qui sont tous des crapules ou des simplets en puissance? Qu'ils crèvent et on en aura rien à faire. Du coup tout le bouquin est terne. Il n'y a aucun protagoniste auquel se raccrocher, aucune femme et aucun homme porteur d'espoir. Et ce n'est pas Quagel et ses cartes postales qui me fera dire le contraire.
Et puis j'ai été dérangé par le côté "Allemagne résistante". Comme si Fallada tentait de créer un mythe post guerre où chaque Berlinois a pu être un résistant à sa façon. Certes il y a pas mal de salaud dans l'histoire mais à chaque coin de rue on croise des Allemands pas si méchants voire carrément contestataires. Belle image d'une Allemagne nazie où les résistants devaient être extrêmement peu nombreux...
Je me suis fait chier en lisant Seul Dans Berlin, livre gris aux personnages inintéressants. Seule l'écriture a su me sortir d'un ennui total.