Genre : Tellement détaillé qu’on y croirait, tellement fou qu’on en douterait
Shantaram est un monument. A commencer par sa taille : il faut vouloir s’y attaquer à ces 800 pages ! Et pourtant, je vous conseille d’y plonger la tête la première – à condition que vous ayez déjà un peu d’entraînement aux romans longs.
Si vous tentez l’expérience, c’est dans le Bombay des années 80 que vous plongerez. Un Bombay fourmillant d’activités et de diversité. Fourmillant d’histoires surprenantes et de trajectoires incroyables. Celle de Shantaram est celle d’un Australien évadé de prison, fuyant son pays en quête de liberté. Il atterit à Bombay, ville de tant de rescapés assoiffés d’aventures, et tombe amoureux… de la ville. (Oui d’accord, il tombe aussi amoureux tout court, mais ça c’est déjà un peu un spoiler.)
De là commence un récit passionnant, du bidonville éblouissant d’humanité à la mafia religieusement respectueuse, en passant par des guerres dévastatrices et des combats de rue. Si le scénario n’était pas aussi impressionnant, on croirait presque à une autobiographie tant Lin abreuve son histoire de détails et de divagations introspectives.
Mais Shantaram n’est qu’une demie-autobiographie. Son auteur, Gregory David Roberts, aujourd’hui retiré du devant de la scène, présente de grandes similitudes de parcours avec son personnage principal, et pas des moindres… Oui il s’est échappé d’une prison hautement sécurisée ! La lecture de son évasion suffit à lui pardonner l’ajout à son roman de nombreuses autres tranches de vie, tirées de son expérience de Bombay et de ses rencontres fascinantes. C’est une odyssée vers la liberté ultime qui nous est offerte, un roman qui en cache 10 en son sein.
P.S. : Pour profiter au maximum de ce livre, je ne peux que recommander de le lire en anglais. Vous savourerez au plus juste l’anglais des Indiens du vieux Bombay, délicieusement épicé d’adjonctions superflues, et vous éviterez de vous agacer de formulations qui paraissent bien niaises traduites dans notre langue.
Pour plus de critiques culturelles, rendez-vous sur penibles.fr