Je suis assez friand de crossovers, peu importe le média. Voir deux univers parfois totalement différents dans une seule œuvre, c’est très cool, même si ça n’aboutit pas toujours à quelque chose d’incroyable. Et c’est ce que je me suis dit quand j’ai acheté le premier tome des Dossiers Cthulhu, ce serait sympa mais sans plus. Je me trompais.
À travers cette trilogie mêlant horreur cosmique et enquêtes, James Lovegrove propose un excellent spin-off à la fois au Mythe de Cthulhu et à l’univers de Sherlock Holmes.
L’histoire est simple : cette saga contient trois enquêtes inédites du plan grand détective de tous les temps, dans un univers où Cthulhu et les Grands Anciens sont ses ennemis. Mieux, ces trois histoires réécrivent même l’entierté de l’univers créée par Arthur Conan Doyle, car selon le narrateur (le fidèle Dr. John Watson), ce récit là est la réelle histoire des aventures de Sherlock Holmes; les nouvelles que tout le monde connaît étant en réalité des histoires trafiquées et édulcorées par le le docteur Watson.
Et il faut avouer que ça marche terriblement bien !
En fait, avant de lire cette trilogie je ne savait presque rien du monde de Sherlock Holmes, à part ce que tout inculte connaît. Et ce qu’il y a de bien ici c’est que ça m’a permit de m’intéresser à cet univers d’enquêtes, sous un angle différent certes mais réussit.
Tout le génie de ce crossover Lovecraft-Conan Doyle c’est que tous les éléments phares des deux auteurs sont de la partie. On a des enquêtes bien construites et palpitantes dans lesquels figurent des monstres dégueux et de la magie noire. Les personnages et les lieux des deux univers sont aussi parfaitement mélangés, parfois en tant qu’éléments principaux de l’histoire mais aussi en tant que clin d’oeil qui servent à enrichir l’univers à la fois irréel et terriblement réaliste dans lequel enquêtent Holmes et Watson. L’auteur se permet même de créer des personnages originaux qui enrichissent le lovecraftverse
Niveau ambiance, je n’ai pas lu les nouvelles de Conan Doyle, mais le ton reste majoritairement sombre et morbide, plus proche d’un récit horrifique que d’une simple enquête. Et même si comme moi vous n’êtes pas spécialement fan de polars ou de récits de détectives, restez quand même ! Il y a autant de phases d’action et de combat que de phases d’énigmes et de déduction. En fait, c’est comme si Lovegrove retranscrivait une histoire tirée d’une session de jeu de rôle genre Horreur à Arkham tant le mélange horreur-enquête passe à merveille.
En somme, les Dossiers Cthulhu c’est un bon moyen de découvrir le monde de Lovecraft tout en redécouvrant celui de Conan Doyle. C’est super imaginatif, bien écrit et ça vaut vraiment le détour. J’étais carrément triste quand j’ai fini le troisième tome et que l’aventure s’achevait.
Que vous considériez cette trilogie comme une pierre anguleuse une Mythe de Cthulhu ou un spin-off original de Sherlock Holmes, je ne peux que vous invitez à lire ou relire les Dossiers Cthulhu, en attendant que James Lovegrove publie une nouvelle aventure du détective du 221B Baker Street.