Il est rare que je relise une seconde fois un livre (même si j’en ai très souvent envie). A vrai dire, Shining est le seul livre que j’ai lu deux fois avec The Hobbit (et encore, The Hobbit, c’est vraiment court).
La première fois que j’avais lu le livre, j’avais adoré. J’ai tout de suite enchaîné avec le film de Stanley Kubrick (rien à voir mais quel chef d’œuvre). Le temps passe et il m’arrive régulièrement de regarder le film. Cependant, plus je regardais le film, plus j’oubliais le livre et ça m’emmerdait grave. Car j’ai beau vénéré l’œuvre de Kubrick, j’avais le souvenir que le récit de King n’avait pas à rougir de son adaptation.
Après relecture, c’est toujours un régal. Je le redis encore, j’aime Stephen King. J’aime la simplicité de son écriture, j’aime la richesse de ses histoires. Et Shining en est la preuve absolue. On sait tous de quoi parle le livre, donc je ne vais pas perdre de temps à ressasser tout l’intrigue. Cependant, il est important de mettre l’accent sur l’écriture des personnages. Si dans le film, Kubrick donne plus d’importance à l’hôtel Overlook qu’à ses personnages, ici, King prend bien soixante pages pour nous les présenter (je précise, j’ai lu le livre dans une édition de quatre-cent-cinquante pages). Il faut attendre cent pages avant que Jack, Wendy et Danny se retrouvent seuls dans l’Overlook et il faut attendre deux-cent pages pour qu’ils soient réellement bloqués par la neige.
Vous l’avez compris, Stephen King prend son temps. Les gens ont tendance à oublier (pareil pour le film), que dans l’histoire de Shining, la folie de Jack, c’est à la fin. Avant ça, il se passe bien des péripéties qui mènent justement à cette conclusion.
Et même si cette descente aux enfers était très bien foutue dans le film de Kubrick, ça n’empêche que dans le récit de King, c’est bien plus pertinent. Car il y a une chose qui constitue un point ô combien important dans le livre qui n’est pas dans le film, l’alcoolisme de Jack Torrance qui amène à la détérioration de sa relation avec Wendy. Et cette intrigue, qui est un peu la base du livre, est passionnante ! Vraiment, je trouve qu’à travers l’alcoolisme de Jack (qui sert un peu d’autoportrait à King à l’époque alcoolique aussi), King donne un aspect très malaisant à son récit et sert un peu de base à tout ce qui se passe dans le livre. Et la relation entre les membres de cette famille, tout est lié par cet alcoolisme ravageur et je trouve ça génial.
A côté, l’Overlook est décrit avec beaucoup de détails et King arrive vraiment à donner une âme à cette demeure. C’est vraiment un personnage à part entière dans l’histoire. C’est un peu le personnage qui tire les ficelles dans l’intrigue. Un personnage aux différentes facettes et aux multiples secrets allant de l’intrigant ascenseur plein de confettis, à la terrifiante chambre 217 et ce qu’elle cache. Ouais l’Overlook fait clairement flipper. Cette demeure, c’est vraiment la maison du diable où il se passe plein de trucs bizarres (l’homme chien restera un des passages les plus dérangeants).
Franchement, j’adore ce livre. J’adore l’écriture des personnages, j’adore la manière qu’à King de nous décrire l’Overlook, j’adore quand il raconte des anecdotes de la vie de ses personnages, certains trouveront que ça casse le rythme mais perso, je trouve que ça donne beaucoup de richesses à son histoire. Même si des fois, King s’attarde sur des détails vraiment pas utiles (du genre, la vie du père de l’élève qui s’est fait frapper par Jack Torrance, j’en est clairement rien à battre).
Mais sinon, je suis fan de ce livre, je suis fan de King, et je pense bien que je vais aussi relire Dr Sleep, car dans mes souvenirs, j’avais encore plus aimé cette suite. Pour moi, toute l’histoire de la famille Torrance, que ce soit à travers Shining ou Dr Sleep, c’est ce que King a fait de meilleur.