Que dire, si ce n'est que Calvino est parvenu à me réconcilier avec le Nouveau Roman, genre littéraire que j'exécrais ?
L'auteur se joue de nous, nous emprisonne tel un chat avec sa souris, pour notre plus grand plaisir !
Tu as déjà lu une trentaine de pages et tu es en train de te passionner pour l'histoire. À un certain point tu remarques : <<< Mais cette phrase ne me semble pas nouvelle. Je dirais même qu'il me semble avoir déjà lu tout ce passage. >> C'est clair: ce sont des motifs qui reviennent, le texte est tissé de ces allers retours, qui servent à exprimer le passage du temps. Tu es un lecteur sensible à ces finesses, toi, prêt à capter les intentions de l'auteur, rien ne t'échappe. Et cependant, en même temps, tu éprouves aussi une certaine déception: maintenant que tu commençais à t'y intéresser pour de bon voilà que l'auteur se croit obligé d'aller chercher, un des bons vieux trucs de la littérature moderne, répéter un alinéa tel quel. Un alinéa, dis- tu? Mais il s'agit d'une page entière, tu peux faire la comparaison, rien n'a changé d'un iota. Et en avançant, qu'est-ce qui se passe? Rien, le récit se répète identique à la page que tu as déjà lue. Un moment. Regarde le numéro de la page. Mince! De la page 32, tu es revenu à la page 17!