Maurice Merleau-Ponty s'interroge sur la nécessité d'approfondir les acquis de la phénoménologie et de son introduction dans la philosophie. L'insertion de l'analyse des faits s'avère nécessaire, en vue de ne pas laisser la discipline devenir un amas de concept trop théoriques. Il revient sur les travaux de Husserl et la manière d'utiliser ceux de Bergson. Les manifestations du langage, mais aussi les silence, l'incontournable évolution historique constituent ainsi des éléments incontournables à l'évolution de la pensée philosophique.
Il s'ensuit que la séparation avec la sociologie doit cesser au plus vite, l'anthropologie devenant également nécessaire. L'auteur milite donc, non sans attrait, pour un décloisonnement des savoirs, ce qui me paraît fondamental. Il se pose ainsi des questions sur la condition ouvrière et l'évolution de l'URSS à la fois comme Etat et comme système.
Ce livre reste exigeant, ne relève pas à proprement parlé de la pédagogie et nécessité un effort de concentration, une méditation minimale pour être pleinement apprécié. Cette recherche de pluridisciplinarité et d'évolution des savoirs à croiser m'est apparu très intéressante, voire fondamentale. Il est intéressant et nécessite d'y revenir, ce me semble.