C'est la première fois que je lis un livre aussi long (735 pages), et paradoxalement, je n'ai à (presqu') aucun moment pris du plaisir à le lire.
Pourquoi avoir 'tenu', 'insisté' jusqu'à la fin ? Parce que j'ai attendu, espéré (convaincu, à plusieurs reprises), qu'un 'déclic' allait se produire. Que le scénario allait apporter une vraie valeur-ajoutée, que la banalité des premières scènes (et leur présence est normale, le temps de 'mettre en place' l'histoire) allait laisser place à un récit vraiment prenant, comme le suggèrent tant de critiques (littéraires) et le succès (en nombre de ventes) du livre et même de son auteur (via les deux 'suites' Silo Origines et Silo Générations).
Mais non, le récit ne décolle jamais vraiment,
la banalité persiste jusqu'au mot de la fin. Étonnamment.
À quelques reprises
(la mort de certains personnages, la découverte du silo 17 puis de tous les autres)
, j'ai pensé : "ah ça y est, c'est parti, je vais avoir droit à un exceptionnel, ou au moins un grand roman".
Mais ça n'arrivera pas. Tous les personnages ont un comportement et même une personnalité prévisibles, ils sont classiques. Le contexte 'futuriste' de départ, le quotidien des habitants du Silo, leurs 'règles' de vie sont banals ; du déjà vu / lu dans bien d'autres romans. Certains passages du roman sont même inutiles d'une certaine manière : sans eux, tout le reste 'tient debout' quand même.
Heureusement, et c'est ce qui m'a fait patienter, tenir jusqu'à la fin, le style passe bien car il est équilibré. Les passages descriptifs, indispensables pour poser l'atmosphère, sont digestes (vocabulaire, densité, syntaxe) et alternent constamment avec le narratif. Les chapitres sont même assez courts pour les 'enchaîner', avec toujours un découpage cohérent (par événement ou suivant chaque 'faction') . En somme, 'ça se lit bien' sans tomber dans du roman de gare.
Après avoir lu environ 100 pages, j'avais pensé : 'aucun intérêt, ça ne décolle pas, j'arrête'. Quelques lignes plus loin, un (le) premier événement 'majeur' se produit et j'ai pensé 'ah quand même ! allez j'insiste...'
Trois - quatre autres paliers du même genre arrivent ensuite régulièrement, mais le feu ne prend pas.