La folie des grandes heures
SIVA, avant tout, ce n'est pas un roman. Quoique. Ce n'est pas non plus une autobiographie. Quoique. Ce n'est pas non plus un essai. Quoique.
Ecrit deux ans avant la mort de son auteur, cette oeuvre - car c'est tout de même de ça qu'il s'agit !- a de quoi faire froid dans le dos. Fruit dérangeant d'un esprit dérangé (sur la fin de sa vie, Dick était ultra shooté), le livre s'appuie cependant sur une documentation ultra poussée pour faire passer la thèse de l'auteur : le monde visible n'est qu'une partie, voire même n'est qu'un simulacre, de la réalité. Réalité qui n'est accessible qu'à quelques élus : ses différentes personnalités.
A la fois essai métaphysique sur l'existence de Dieu, et justification du comportement et des idées de l'auteur, SIVA ne réussit cependant pas aussi bien à nous faire vivre la véritable folie de celui-ci - comme le fait si bien Substance Mort par exemple.
Du coup, on est un peu laissés sur le carreau, spectateurs impuissants du dédale de pensée dickien. Et pas forcément convaincus.