L'été dernier, je lisais Space Opera de Jack Vance. Ayant beaucoup apprécié cette aventure musicale intergalactique, je réitère cette année avec le même auteur, mais cette fois avec un recueil composé de six nouvelles et d'un petit roman, en grande partie inédits en France.
Les maîtres de maison (1957). Où comment les chats pourraient nous percevoir s'ils étaient les êtres intelligents d'une planète lointaine. Excellent texte, surprenant de bout en bout. A noter que l'avant-propos du recueil nous explique que cette nouvelle est déjà parue dans un numéro de Bifrost consacré à Jack Vance. La version proposée ici a gagné en longueur et en respect du texte original.
La planète de poussière (1946). Où comment est pris celui qui croyait prendre, version pirates de l'espace. Nouvelle qui se laisse lire mais sans plus : l’histoire est somme toute le synopsis d'un film d'action lambda, vaisseau spatial excepté.
Parapsyché (1958). Où des personnes bien intentionnées cherchant à étudier la mort et l'au-delà se heurtent à l'extrémisme religieux. Ce texte est un peu à part car il n'aborde pas du tout la thématique du voyage spatial et de la découverte d'autres planètes. J'ai trouvé le récit un brin neuneu au début ; heureusement il décolle lorsque Don expose sa théorie de l'inconscient collectif, qui est tout à fait passionnante. J'étais davantage intéressée par les propos sur la mort et la recherche de l'au-delà que par la guerre sainte menée contre ce groupe de scientifiques par des fous furieux. La fin est un peu (beaucoup) facile et décevante.
Sjambak (1953). Où un type nommé Wilbur Murphy (certains ne sont pas gâtés) est envoyé sur une planète en vue de réaliser un reportage pour l'émission "Découvrez donc votre univers !". Nouvelle avec laquelle je n'ai pas du tout accrochée malgré des idées intéressantes, notamment les fameux sjambaks.
Joe Trois-Pattes (1953). Où deux prospecteurs de métaux partent en exploration sur une planète (ambiance très western) et rencontrent en chemin une espèce de type qui se nourrit d'acide et qui semble invincible (ambiance très super-héros ... mais en fait non). Amusant.
Le robot désinhibé (1951). Où un réparateur de tuyaux de transports de marchandises interplanétaires se retrouve sur une planète saugrenue dirigée par un système informatique défectueux et peuplé par des êtres non moins saugrenus qui parlent avec leurs aisselles. C'est la nouvelle que j'ai le plus appréciée : je me suis totalement laissée emporter par cette histoire et ne m'attendais pas du tout à une telle chute.
Le diable sur la colline du salut (1955). Où l'on raconte la colonisation ratée d'une planète et de ses habitants. Sur La Gloire, tout est voué au hasard et le temps n'a pas de prise sur les êtres et les choses. Les Terriens essaient d'y mettre bon ordre, sans succès. Une nouvelle très intéressante sur la volonté perpétuelle de l'homme (occidental aurais-je même envie de rajouter) à imposer son propre schéma de fonctionnement à tout ce qu'il rencontre.
Ce que j'apprécie particulièrement chez Vance, c'est son sens indéniable de l'aventure et sa capacité à créer des planètes et ses habitants aux caractéristiques uniques et souvent surprenantes. Indéniablement, cet esprit se retrouve dans ce recueil, même si tous les textes n'ont pas réussi à me convaincre.
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