Drôle de Snuff
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le 17 oct. 2012
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C'est en cherchant des infos sur les snuffs sur Wikipédia que j'ai découvert cet ouvrage. J'avais déjà dû m'intéresser à Chuck Palahniuk par le passé, grâce à Fight club, mais c'est peu après ce moment là que j'avais commencé à lire ses romans. C'était durant l'été 2009, j'avais 17 ans, et dans les mois qui suivirent, j'ai enchaîné la quasi-totalité des livres de l'auteur. Sauf ses deux derniers en date, Snuff et Pygmy, qui n'étaient alors pas encore sortis en France. J'ai laissé tombé Chuck pendant un temps, et ce n'est que la semaine dernière que je m'y suis remis.
A l’époque, Snuff semblait être le moins apprécié de tous les livres de Palahniuk, mais j’étais quand même grandement tenté, en raison du sujet. Cassie Wright, une porn-star, décide de partir en beauté, "go with a bang" comme on dirait en anglais, ou plutôt, gang-bang. Elle veut battre en record en se faisant enfiler par 600 hommes. Et le récit se fait à travers le point de vue de trois d’entre eux : le 72, un jeune homme vierge qui s’est ramené avec un bouquet de fleurs, le 137, un gay refoulé et star déchue de la TV, et le 600, un vieux hardeur sur le déclin, qui a eu une relation privilégiée avec Cassie.
Snuff a une dimension parodique, à travers l’évocation de toutes ces recherches que Cassie a pu faire pour un rôle, ou l’énonciation de pleins, pleins de titres de pornos à jeux de mots, avec description de scènes saugrenues. Ca fait sourire, mais c’est étrange que Palahniuk ait cherché à faire de l’humour aussi ouvertement, ça ne lui ressemble pas.
C’est trop… facile pour lui.
Mais comme je m’en suis rendu vite compte, Snuff, c’est le bouquin où Chuck se laisse aller, comme s’il avait écrit ce bouquin en s’en foutant à moitié.
On retrouve, comme à son habitude, toutes ces anecdotes et infos diverses, mais il y en a tant qui sont accumulées qu’on abandonne toute crédibilité. Les dialogues n’ont aucune substance, les personnages aucune consistance ; ils ne se parlent pas, la moitié du temps ils se content de débuter fait après fait, des pages et des pages durant. Sans compter que Snuff véhicule de fausses informations ; c’est le cas du moins pour ces poupées gonflables qu’aurait inventé Hitler…
C’est pareil quand Palahniuk cherche à fournir un propos, ça alourdit le récit ; le personnage de la régisseuse parle de féminisme, mais avec si peu de naturel qu’on croirait qu’elle récite des notes universitaires.
La seule idée que j’ai trouvée sympa, c’est la comparaison entre Cassie et un ange, qui apporte la paix en unissant des gens de tous horizons, par leur admiration pour elle.
Ce qui fait habituellement l’originalité du style de Palahniuk ne marche plus, même quand il essaye de faire du trash, c’est grotesque, par exemple avec ce récit de l’obsession du numéro 72 pour sa poupée gonflable…
Mais moi, ce qui m’a gonflé, c’est que ça stagne. On sent au bout de 40 pages seulement que le romancier galère à en remplir 200. Alors il fait traîner, en décrivant à l’excès des scènes qui devraient être brèves. Il annonce plusieurs fois la fin des évènements, comme pour faire patienter jusque là.
Mais j’ai vite été lassé par la répétition de mêmes phrases. Il y a des passages comportant de longs paragraphes descriptifs, et à la fins desquels, les personnages répètent leur dernière phrase… comme si on en était resté au même point.
Et Palahniuk s’évertue à reproduire des tics de langage à l’écrit, parsemant chaque chapitre vécu dans la peau de la régisseuse de cette expression : "la vérité vraie". J’avais envie de la baffer.
Et tout aussi irritants, ces dialogues de sourds, où trois personnages peuvent parler simultanément, mais de trois choses différentes. Et là aussi, on en revient à cette impression de ne pas progresser.
Mais il faut également évoquer toutes ces incohérences, toutes ces absurdités qui m’ont dérangé. La production n’a prévu aucun remplaçant, au cas où un des 600 mecs n’aurait pas pu bander. Ils n’ont pas pris la peine non plus de trier, de sorte à écarter les gens qui se prennent pour l’enfant de Cassie, qu’elle a abandonné quand elle était jeune.
La production semble OK avec le fait que quelqu’un soit empoisonné, personne ne panique. Les ambulanciers venus secourir un homme sont tout aussi OK avec le fait que Cassie enfourche son chibre encore en érection, normal…
J’ai fini la lecture uniquement parce que le livre est plutôt court, et qu’on ne s’ennuie pas suffisamment pour vouloir arrêter. Mais c’est lecture qui n’a pas été agréable, j’ai régulièrement été énervé par la bêtise et la nullité de Snuff.
Créée
le 8 sept. 2015
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