142 pages en 50 minutes. C'est ce qu'il m'a fallu pour être transporté quatre fois dans un voyage assez long ou assez court en fonction du kilométrage ou du temps passé entre les périples.
Lu d'une traite, je n'ai pas su m'endormir tellement la prose est jolie. Plutôt, la traduction de la prose est ensorcelante. Cela ne doit être possible que par l'écriture en italien qui est, elle-même, de bonne qualité. On sent les mots bien choisis sans qu'on ait l'impression que l'écriture soit surfaite.
Doit-on parler de Soie comme un livre d'aventure ? d'amour ? de voyage ? Pour ma part, il s'agit d'une oeuvre qui parle du temps, de l'amour et de voyage. L'aventure est assez vite balayée, notamment par les répétitions bien écrites (sans la lourdeur de la répétition justement).
Si on va jusqu'au bout du monde, on rencontre d'autres traditions, notamment celle du silence comme nous le propose Baricco. Ce silence important et essentiel amène l'amour.
Cependant, l'amour est, à mes yeux, double : celui d'Hervé pour cette femme au Japon, amour qui est celui lié à l'intrigue et à la découverte et celui de sa femme pour lui-même qui l'attend, qui voudrait être à ses côtés, qui voudrait être une femme en soi(e).
Ce deuxième acte amoureux se révèle tardivement et ne prend de l'ampleur qu'à la toute fin et assez longuement. Et pourtant, j'en suis sûr une seconde lecture amènerait un tout autre sens pour les actes de sa femme qui veut qu'Hervé revienne et lui fait entièrement confiance.
Pour ma part, il est logique que Soie, qui a bientôt 15 ans, soit devenu un livre à lire. Il n'est pas, je pense, un classique. L'obliger à le lire au même titre que Les Misérables n'aurait pas de sens. Il doit plutôt tomber entre vos mains, naturellement, pour que vous puissiez le savourer.
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